Le vieux fusil
Le vieux fusil de mon Papé bredouille
Cette vielle pétoire de mémoire ma toujours fascinée
Cette arme qui pendant des années était hors de porté
La ! du haut de mes vingt ans je puis enfin le tripoter
Cadeau emblématique pour ma vingtième année…
Ce jour du seigneur, avec mon chien la Science nous voilà parti
L’objet tant désiré sur l’épaule posé
La gibecière en bandoulière
Dans ma nouvelle tenue bariolée, déguisée comme un troufion
Scrutant fourrés es buissons
Afin de déloger lapins et perdrix de son abri
rêvant de faire mouche d’une seule cartouche…
Ce jour le soleil était au zénith, la science traînait sa langue sur la mousse.
Le cloché du village sonnait ses douze coups de bourdon
Sans qu’aucune détonation ne soi sortie du canon !
Ereinté, au pied de l’arbousier que grand-père affectionné,
Je me suis posé
Soudain la science marqua un temps d’arrêt !
Moi je fit silence !
La ! Devant moi sortant du petit bois, une biche !
Qui devant moi s’immobilisa !
Je pris délicatement mon fusil pas un bruit pas un souffle
J’épaule ma pétoire et la mis en joue
Elle était là !A ma merci ! sa vie dépendait de ma gâchette
En un instant j’ai éprouvé la joie du chasseur, ne point rentrer bredouille
Imaginant la tête de mes fripouilles en arrivant avec cette dépouille
Tel un tartarin me pendre pour un grand chasseur très malin
Quelle fine gâchette ! digne du Papé bredouille vont-ils dire au village
Je ne sais pour qu’elle raison j’aie posé mon tromblon ?
J’ai tapoté la science pour qu’il fasse silence
Tout en contemplant ce cervidé pas moins effrayé
Il me dévisage comme si je faisais parti du paysage
Continu son chemin en sautillant vers d’autres pâturages
Rentré à la maison j’ai pose l’objet de mes désirs sur son piton
Mère grand me dit, alors fiston ! Tu as eu de bonnes occasions?
J’ai marmonné, non-mémé! aucun gibier mon chemin n’a croisé
Puis de sa voix chevrotant tout en souriant me dit ceci
Je vais te confie un secret mon petit !
Ce le fusil qui porte la poisse !
Ton grand-père n’a jamais fait chasse ni remplie de besace
Parfois même, il oubliait les munitions a la maison
D’où, son sobriquet de Papé bredouille
Là ! j’ai compris que la liberté était au bout du canon
Q’un fusil n’es pas toujours un bon compagnon !
Que mon Papé bredouille se moqué bien des quand d’ira t’on !
Je reste persuadé que dans sa tête il n’est jamais rentrer bredouille
Et que son vieux fusil lui servait d’alibi pour s’évader dans son monde a lui
Moi !moi le fusil es toujours sur son crochet
Souvenir d’un temps révolu
Mon fils me pose souvent la question papa quèque c’et ce bâton ?
Je t’expliquerai un jour fiston ?
Otangerac 12.03.2007