Archive for septembre 2007

Petits poèmes en prose

Petits poèmes en prose

 

 
Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte,

Ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée.

Il n’est pas d’objet plus profond,

plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant

Qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle !

Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant

Que ce qui se passe derrière une vitre !

Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.

Par delà des vagues de toits,

J’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre,

Toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais.

Avec son visage, avec son vêtement, avec presque rien,

J’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende,

Et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.

Si c’eût été un pauvre vieil homme,

J’aurais refait la sienne tout aussi aisément.

Et je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même.

Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, Si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que suis ?

Baudelaire,

Je suis fou

Je suis fou

 

je l’aime à la folie

Mis à part un miracle, je leurs et dit

Que je ne sortirais pas d’ici !

 

Il faut me croire je vous en prie

J’ai n’es pas rêvé c’est pour cela que je suis ici

Je l’aime toujours, elle est partie

 

Ils m’on dit que j’ai rêvé

C’est pour cela que je suis cloîtré

Dans cet asile d’aliénés

 

On met toujours en cage

Ceux qui rêvent d’amour et de voyage

c’est n’est pas sage !

 

Le miracle s’est produit l’amour s’en est allé

On vient de me libérer

Je suis guéri désormais

 

Au fait pourquoi sui-je ici assis sur ce banc?

Avec mon petit sac de médicaments                                                                Ah oui ! pour ma maladie d’amour forcément  

Ma belle

Ma belle

 

Je pense à toi ma belle

Que je nommée ma belle-de nuit
Sortie des méandres de mon ordi
 Pour bousculer ma vie 
 Pourtant quand je pense a toi !
 J’envie Marc-Antoine et Roméo
Qui comme Ulysse cherchait un rêve la bas
Et tant d’autre qui n’ont pas revu leurs drapeaux

Ne m’appelle jamais plus ton chéri !

Loin de moi tu es partie
Plus jamais mon bébé !
C’est ma dernière volonté.

 Sur mon clavier j’étais chevaleresque
 Capable de gagner mille guerres
 J’étais un roi, j’étais presque
 Aussi fort que le tonnerre

 J’étais un homme romanesque
 Le meilleur des pandits
J’étais ton Dieu. Qu’est-ce qu’il en reste ?
 Un corps inerte voué aux gémonies…

 Que ton virtuel amour tramé
 Ait le courage de m’achever 
 Les yeux rivés sur mon clavier
 Endroit paisible ou je suis né

 Otangerac 14.09.2007 

L’école buissonnière

L’école buissonnière

 

Nous partirons un matin

Toi et moi par les chemins

Même s’il fait gris

Sous un parapluie blotti

 

Nous irons sauter dans les ornières

Voir rouler les diamants des rivières

Glisser sur la rosée des prés

Grimper dans les arbres en forêt

 

Rouler les boites de conserves

Manger des glaces sans réserve

Jouer au ballon sans restrictions

User nos pantalons dans les vallons 

 

Puis le soir venu rentrer chez nous

Je te prendrais sur mes genoux

Te raconterais l’histoire d’un bébé

Qui a grandit sans me rencontrer !

 

Je te dirais mes maux d’adulte idiot

Des mots gauches mais beaux

Ces mots que j’ai à fleur de peaux

Le t’aime mon petit loupiot …..

 

pour mon petit fils Alexandre

Otangerac le 11.09.2007  

Notre vin

Notre vin

 

 

Notre vin quel bouquet !

Il porte à l’exaltation sans hoquet,

Ces merveilles de la treille

Ouvre les corps en veilles

 

Celui de chez nous d’ailleurs !

Est de loin le meilleur,

Souple et onctueux.

De plus il est spiritueux

 

Le rouge vermeil des couteaux arides

On le dit corps torride ;

Refait l’âme pure a la belle parole

Toujours il nous console

 

Le clairvoyant Rosé

Au cristallin bien frais !

Nous fait l’esprit guilleret

Et se déguste sans soif il faut l’avouer

 

Notre blanc c’est apostat

Nous procure de belle joie

Nous grise toujours sous le chapeau

Même si parfois il nous fait le verbe haut

 

Tous se laissent agréablement boire

A chaque années a sa gloire

Ils nous portent à bien vivre

Et nous font chante sans dérives

 

Sous notre soleil du midi,

Cet apostolat conquis ;

Nous guide tout en comptine

Vers une ludique sieste coquine

 

Otangerac 04.05.2006 

Le vieux fusil

Le vieux fusil

 

Le vieux fusil de mon Papé bredouille

Cette vielle pétoire de mémoire ma toujours fascinée

Cette arme qui pendant des années était hors de porté

La ! du haut de mes vingt ans je puis enfin le tripoter

Cadeau emblématique pour ma vingtième année…

 

Ce jour du seigneur, avec mon chien la Science nous voilà parti

L’objet tant désiré sur l’épaule posé

La gibecière en bandoulière

Dans ma nouvelle tenue bariolée, déguisée comme un troufion

Scrutant fourrés es buissons

Afin de déloger lapins et perdrix de son abri

rêvant de faire mouche d’une seule cartouche…

 

Ce jour le soleil était au zénith, la science traînait sa langue sur la mousse.

Le cloché du village sonnait ses douze coups de bourdon

Sans qu’aucune détonation ne soi sortie du canon !

Ereinté, au pied de l’arbousier que grand-père affectionné,

Je me suis posé

Soudain la science marqua un temps d’arrêt !

 Moi je fit silence !

La ! Devant moi sortant du petit bois, une biche !

Qui devant moi s’immobilisa !

Je pris délicatement mon fusil pas un bruit pas un souffle

J’épaule ma pétoire et la mis en joue

Elle était là !A ma merci ! sa vie dépendait de ma gâchette

 

En un instant j’ai éprouvé la joie du chasseur, ne point rentrer bredouille

Imaginant la tête de mes fripouilles en arrivant avec cette dépouille

Tel un tartarin me pendre pour un grand chasseur très malin

Quelle fine gâchette ! digne du Papé bredouille vont-ils dire au village 

 

 Je ne sais pour qu’elle raison j’aie posé mon tromblon ?

J’ai tapoté la science pour qu’il fasse silence

Tout en contemplant ce cervidé pas moins effrayé

Il me dévisage comme si je faisais parti du paysage

Continu son chemin en sautillant vers d’autres pâturages

 

Rentré à la maison j’ai pose l’objet de mes désirs sur son piton

Mère grand me dit, alors fiston ! Tu as eu de bonnes occasions?

J’ai marmonné, non-mémé! aucun gibier mon chemin n’a croisé

Puis de sa voix chevrotant tout en souriant me dit ceci

Je vais te confie un secret mon petit !

Ce le fusil qui porte la poisse !

Ton grand-père n’a jamais fait chasse ni remplie de besace

Parfois même, il oubliait les munitions a la maison

D’où, son sobriquet de Papé bredouille

 

Là ! j’ai compris que la liberté était au bout du canon

Q’un fusil n’es pas toujours un bon compagnon !

Que mon Papé bredouille se moqué bien des quand d’ira t’on !

Je reste persuadé que dans sa tête il n’est jamais rentrer bredouille

Et que son vieux fusil lui servait d’alibi pour s’évader dans son monde a lui

Moi !moi le fusil es toujours sur son crochet

Souvenir d’un temps révolu

Mon fils me pose souvent la question papa quèque c’et ce bâton ?

Je t’expliquerai un jour fiston ?

 Otangerac 12.03.2007

Monsieur, vous tirez mal !

Monsieur, vous tirez mal ! Je suis un novice pitoyable…

Cette phrase en apparence surréaliste est en réalité un très efficace procédé mnémotechnique, qui permet de retenir le nom des 9 planètes du système solaire, par ordre d’éloignement par rapport à l’astre :

Monsieur = Mercure
Vous = Vénus
Tirez = la Terre
Mal = Mars
Je = Jupiter
Suis = Saturne
Un =Uranus
Novice = Neptune
Pitoyable = Pluton

Etonnant, non ? 

je ne comprends pas les gens

je ne comprends pas les gens. On leur dit qu’on peut faire le tour du monde en une demi-heure ou qu’un garçon est né au Pakistan avec un corps de serpent, et personne ne le mettra en doute. Mais on accroche sur un banc une pancarte "Peinture Fraîche", et tout le monde le touchera pour vérifier si c’est vrai… 

Pensée du philosophe chinois Chang Ying Yue

Pensée du philosophe chinois Chang Ying Yue

 celui qui, tout au long de la journée, est actif comme une abeille, est fort comme un taureau, bosse comme un cheval, et qui le soir venu est crevé comme un chien, devrait consulter un vétérinaire car il est fort probable que ce soit un âne 

MALINA

C’est l’automne je déraisonne

 

L’automne s’installe à petit pas

Avec ses grandes blessures

Il est presque  là

Entre vents et froidure

Avec ses larmes et ses trépas

 

De la pluie et agréments

Je porte tes sourires

Mais ferai en sorte évidemment

Si tu ne reviens pas sur mon épaule bruire

De fermer seul la porte comme avant…

 

Il est là je le vois !

Les feuilles des arbres ont rougi

Comme moi la première fois !

J’ai souvenance de ce jour béni 

Un automne ou j’étais transi

 

Si tu ne reviens pas

Je  serai l’escorte

De  l’automne qui s’en ira

Laissant sa place à l’autre cloporte

Mais l’autre je ne l’aime pas

Il fait trop froid dans ses bras de nature morte

Si tu ne reviens pas…..